La langue de Molière et ses mystères !

Parlée sur les cinq continents, la langue de Molière regorge de curiosités.

Faites une petite pause pour apprendre 13 anecdotes intéressantes sur cette langue aussi fascinante que mystérieuse.

1. Lorsque l’on permute les lettres du mot « guérison » on obtient le mot « soigneur ». De même, l’anagramme de « chien » est « niche ». Plus surprenant encore, « endolori » est l’anagramme de son antonyme « indolore ». Quand on vous disait que cette langue était fascinante.

2. On n’écrit pas « autant pour moi » mais « au temps pour moi ».Cette expression trouverait son origine dans le jargon militaire. Les saluts militaires avec des armes étant très rythmés, une petite erreur peut causer le désordre. Lorsqu’un soldat se trompe, l’injonction « au temps » lui indique qu’il doit reprendre le mouvement au premier temps. Par extension, nous utilisons aujourd’hui cette expression pour indiquer que la faute nous revient.

3. Augure est un mot masculin. On écrit donc : « un oiseau de mauvais augure ». Un augure est un présage par lequel on tente de prédire l’avenir. A l’époque, les augures étaient tirés de l’observation du vol des oiseaux.

4. Certains mots ne trouvent aucune rime dans la langue française. C’est le cas notamment des mots quatorze, quinze, triomphe, belge ou monstre. Vous pouvez vérifier !

5. « Oeil » est le seul mot qui commence avec une lettre différente de son pluriel.

6. Le « ù » avec un accent grave n’existe que dans un seul mot: « où ». Pourtant, vous observerez qu’il a sa place sur nos claviers d’ordinateur.

7. Il existe un mot français pour parler d’un e-book ou d’un livre électronique: le « livrel ». Il s’agit d’un mot-valise né de la contraction des mots « livre » et « électronique », à l’instar du mot « courriel ».

8. « Oiseau » est le plus petit mot contenant toutes les voyelles. Son pluriel, « oiseaux », est le mot le plus long dont on ne prononce aucune lettre telle quelle.

9. Le pluriel du mot « ail » est « aulx ». Ce mot reste néanmoins peu usuel.

10. Les mots « amour », « délice » et « orgue » ont la particularité d’avoir un genre qui diffère au singulier et au pluriel. Ce sont en effet les trois seuls mots de la langue française qui sont masculins au singulier, et féminins au pluriel.

11. Le premier document français date de 842. Il s’agit des serments de Strasbourg. Publiés le 14 février 842, ils marquent l’alliance militaire entre Charles le Chauve et Louis le Germanique, contre Lothaire Ier. Par la même occasion, cet accord politique constitue « l’acte de naissance de la langue française ».

12. Le plus long palindrome de la langue française est « ressasser ». Pour rappel, un palindrome est un mot que l’on peut lire dans les deux sens.

13. Le mot « institutionnalisation » est le plus long lipogramme en « e ». Cela signifie qu’il s’agit du plus long mot ne comportant pas la lettre « e ». Pour l’anecdote, il existe également un livre de 300 pages qui ne comporte absolument aucun « e ». Il s’agit de « La Disparition », un roman de Georges Perec publié en 1969.

Qu’en dit l’Académie française ?
Pour l’Académie Française, il faut écrire « Au temps pour moi ». Maintenant, vous savez, et vous allez l’apprendre à tous vos amis.
Comme quoi, au fil des ans, l’origine d’une expression s’oublie et perd parfois son sens premier pour être, finalement, erronément utilisée.

(Merci à mon amie Mimi pour ce partage de science française !)

 

Mais revenons sur ces serments de Strasbourg…

Comme j’adore l’histoire, et que je n’avais jamais entendu parler de ces serments de Strasbourg, j’ai fait une petite recherche sur internet et je vous recommande cette vidéo de 2mn qui explique cet événement… qui précède d’un an, le fameux Traité de Verdun qui sépara le royaume de Charlemagne en trois, et on connait la suite…

sacramenta_argentariae_(pars_brevis)
Copie du texte des Serments de Strasbourg – langue romane.

Où l’on voit qu’on est encore bien loin de notre langue française, mais encore très proche du latin. A la limite, je reconnais davantage l’allemand dans l’extrait « tudesque » et je viens encore d’apprendre que « le mot tudesque vient de l’adjectif germanique tiudesc, qui signifie «populaire». Cette racine se retrouve aussi dans le mot tiudesc-Land qui signifie le «pays du peuple». Au fil du temps, il se transformera en Deutschland, nom actuel de l’Allemagne. »*

*Source :  www.herodote.net (un site sur l’Histoire que j’ai beaucoup utilisé pendant mes études pour devenir instit’)

 

Le passé simple à la poubelle ! Baudelaire avec…

Et pour finir sur un autre mystère de la langue française, je vous recommande la lecture de ce très bon article (cliquez sur le titre) trouvé pendant la même recherche, sur Herodote.net.

Moi aussi, je m’insurge contre la simplification à outrance du passé simple ! Et par esprit de contradiction et de rébellion, j’ai fait un cours sur ce temps magnifique, et tellement drôle, à mes élèves l’année dernière, en leur faisant découvrir un livre de mon arrière-grand-père, à tranche dorée (je crois qu’ils n’avaient jamais vu cela !) : « Le Robinson suisse »… L’un de mes chers petits a voulu acheter le même exemplaire et nous voilà sur E-bay, où je découvre que mon livre ancien, que je croyais très précieux (il l’est au moins sentimentalement) ne valait que 20 euros, mais surtout, que les éditions récentes de cette histoire un peu surannée, sont écrites en français simplifié, c’est à dire sans passé simple !

Ô Rage, Ô Désespoir !…

Mais pour finir sur une note amusante (personnellement, j’en pleure de rire à la fin, mais bon…), voici un poème Alphonse Allais, « Complainte amoureuse ». « Adoré à la Belle Époque pour ses textes humoristiques, Alphonse Allais fait ici un sort aux temps verbaux déjà jugés dépassés ».

Oui dès l’instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes !
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis ;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse !
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’enfin je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !

 

Et vous voulez qu’on se passe de cette richesse humoristique ???

4 commentaires

  1. Comme habituellement je me suis régalée à la lecture de ton nouvel article. Bravo pour tes recherches détaillées et grâce à toi, j apprends encore……même à mon âge ; d ailleurs on apprend à tout âge. Alors merci !

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  2. S’il est vrai que la culture est ce qui reste lorsque l’on a tout oublié elle peut être si savoureuse qu’il vaut la peine de perdre la mémoire…. Je ris depuis cinq minutes et je n’échangerais pas ce moment contre un « triste savoir ». Monsieur Allais, il n’eût pas fallu que vous rimassiez autrement!

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