Silence, ça tourne ! Action !… Emotion !…

Autant le dire tout de suite, le cinéma, c’est mon dada ! Eh oui, adolescente, je me suis passionnée pour le 7e Art, alors que ma famille n’était pas particulièrement calée dans ce domaine ! Je me demande comment cela m’est venue, car je n’ai pas fréquenté les salles obscures frénétiquement étant petite, nous n’en avions pas vraiment les moyens !…

Mais vers 15 ans, je me suis abonnée à « Première » et je connaissais tous les acteurs, réalisateurs et compositeurs de musique de films du moment. Quand ensuite, j’ai eu mon Bac et que je suis entrée en BTS Audiovisuel, j’ai découvert tout un univers derrière le peu de connaissances que j’avais alors sur le sujet ! Deux années de pur bonheur, à regarder des films et à les analyser, et même à en tourner ! Des courts-métrages, évidemment ! Puis, ont suivi une licence et une maîtrise de cinéma ! Des années pour découvrir la richesse, la beauté, le pouvoir de cet art sur les foules !

Cette petite intro autobiographique terminée, passons au vif du sujet !

Pourquoi montrer des films de cinéma aux enfants ? 

Parce que c’est l’art le plus complet que je connaisse, en dehors de l’opéra (il faudra que je vous parle de l’opéra dans un prochain article !).

Parce que c’est un art populaire, accessible financièrement et géographiquement : même  les petites villes ont un cinéma, voire un cinéma d’art et d’essai !

Parce que cet art vous transporte loin de chez vous, hors de vous-même, vous fait passer par toutes les émotions en une heure trente ou deux heures, aussi bien, voire mieux qu’un bon livre… (Encore que ça, ça se discute !… Mais une autre fois !)

Aller au cinéma, c’est surtout la promesse de vivre une aventure hors du commun ! Tout en baignant dans une culture artistique foisonnante !

Et puis, il y a maintenant les DVD, les innombrables chaines de cinéma et de Vidéo à la Demande (la VOD, en français dans le texte !) qui permettent de voir presque tous les films de chez soi ! (Bien que le mieux pour vivre pleinement la magie du cinéma, reste la vraie, la grande, la belle salle, avec ses fauteuils rouges et rembourrés, son grand écran et le son Dolby Stéréo !)

Ticket de cinémaAlors, il n’y AUCUNE excuse pour ne pas apporter à vos enfants une vraie culture cinématographique ! Allez au cinéma !

 

Mais qu’est-ce qu’une culture cinématographique pour les enfants ?

Comme pour les adultes, c’est un ensemble de connaissances et de références sur le cinéma : quelques notions historiques, langagières, techniques ainsi qu’une approche esthétique commune aux arts visuels, comme la peinture ou la photographie !

Comment leur donner les moyens de se construire cette base culturelle ?

Tout d’abord, en les invitant à découvrir des films variés et à en discuter ensemble après la projection.

Ensuite, le cinéma emprunte des formes à tous les autres arts ! C’est pourquoi, dans l’idéal, pour développer une culture cinématographique, il faudrait avoir quelques bases dans les autres arts ! Mais on peut aussi procéder à l’inverse, c’est à dire en partant du cinéma pour approcher la peinture, la musique, la danse, le théâtre ! C’est couramment utilisé en classe pour illustrer les leçons d’art ou d’histoire, par exemple !

On peut aussi intéresser les enfants à l’histoire du cinéma ! Qui l’a inventé ? Leur parler des précurseurs : Georges Méliès, les Frères Lumière, Thomas Edison. D’où vient-il ? Quelques ont été les origines et l’évolution des techniques qui ont permis d’arriver à l’image animée, puis sonorisée ? Situer pour eux les quelles grandes dates qui ont marqué son histoire en puisant dans des livres adaptés à leur âge !

Et puis, évidemment, avoir une culture cinématographique, c’est se construire un corpus de films qui s’enrichit au fil des années en puisant dans différents genres : la fiction (comique, historique, policier, science-fiction…) et le documentaire (et pas seulement le documentaire animalier !).

Enfin, pour pouvoir parler d’un film et approfondir sa compréhension et sa réflexion, il faut maîtriser un minimum le langage cinématographique : le plan (cadre), le point de vue, le montage, le champ, le hors-champ, la bande son, comment fonctionne un récit…

Et si vous avez l’occasion de participer à un festival ou à une rencontre avec des professionnels du cinéma, n’hésitez pas à emmener vos enfants pour qui puissent voir, écouter, discuter, avec des acteurs-actrices ou technicien(ne)s pour permettre, peut-être un jour, le « passage à l’acte » de création, l’envie de réaliser des films, de devenir comédien ou scénariste, caméraman ou preneur de son ! Ne pensez pas que ces métiers soient inaccessibles ! Il y a de très bonnes formations pour travailler dans le cinéma et le secteur est très dynamique en France… et en dehors de nos frontières ! Quand on voit le générique d’un film, et le nombre de personnes qui ont travaillé à sa réalisation, à sa distribution, ça fait quand même un paquet d’emplois, non ?

Ne négligez pas non plus l’impact qu’un film peut avoir sur la destinée d’un enfant ! J’ai entendu récemment le témoignage d’un petit garçon qui entrait à l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris (les fameux « petits rats ») et qui s’était mis à la danse classique après avoir vu « Billy Eliott » au cinéma ! Ses parents n’ont pas voulu l’entendre au début, l’ont inscrit au foot, puis à l’équitation, mais ça ne l’intéressait pas ! Il voulait danser ! Et il est maintenant sur la bonne voie pour réussir !

A quoi pense-t-on quand on évoque le cinéma pour enfants ?

En premier lieu, aux « dessins animés », évidemment, ou plus précisément, aux « films d’animation », car on n’anime pas que des dessins, on peut animer des personnages en pâte à modeler (la série  anglaise « Wallace et Gromit » est un chef-d’oeuvre du genre !), du  papier, du sable, des feuilles de thé, des play-mobile, etc.

Oublier un peu Disney… pour découvrir l’univers infini de l’animation !

Malheureusement, quand on dit films d’animation, on pense immédiatement à ceux de Walt Disney ! Pourquoi malheureusement ? Car même s’ils sont remarquables et incontournables, il existe une variété de réalisateurs plus talentueux les uns que les autres et qui méritent d’être mis en lumière !

Je citerai en premier lieu, le grand Miyasaki, le père de Princesse Mononoké, de Chihiro ou de Totoro ! Ses films sont des chefs-d’oeuvres : les dessins sont splendides, les musiques vous emportent, les histoires sont riches voire complexes, et merveilleuses…

D’ailleurs, écoutez ceci en lisant la suite de l’article :

Chez Miyasaki, il n’y a pas, comme chez Disney, des méchants-toujours-méchants et des gentils-toujours-gentils, monolithiques… Ses personnages ont une vraie profondeur d’âme, des bons et des mauvais côtés, ils sont fragiles, baignés dans des circonstances tragiques, dans un contexte souvent historique et mythologique à la fois… Les filles ne sont pas mièvres, ce sont souvent les héroïnes du film, elles ne sont pas forcément belles (dans « Le Château ambulant », la jeune Sophie est transformée en vieille dame de 90 ans !), mais elles sont courageuses, tenaces, inventives, énergiques ! Les personnages masculins, jeunes hommes ou cochon (Porco Rosso) sont bons, généreux, fragiles aussi, et Ashitaka, le jeune héros de Princesse Mononoké, pourrait être un modèle que les petits  et grands garçons auraient la bonne idée de suivre !

Miyasaki est un grand défenseur de la Nature, et « Princesse Mononoké » est une plaidoirie écologique magnifique et magique à la fois ! On découvre un Japon des contes et légendes, des animaux fantastiques, de la campagne peuplés de petits ou grands êtres merveilleux, comme dans « Mon Voisin Totoro » !

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Je vous recommande vivement de découvrir ce grand réalisateur japonais, maintenant décédé… et d’écouter aussi les musiques de ses films ! Un Miyasaki sans une musique grandiose n’est pas un Miyasaki et Joe Hisaishi, son compositeur fétiche, a parfaitement su apporter cela à ses compositions. Que ce soit dans des films épiques comme « Princesse Mononoke » ou « Le Château dans le Ciel » ou bien dans des films plus enfantins tels que « Mon Voisin Totoro » ou encore « Kiki, la Petite Sorcière », Joe Hisaishi a toujours su insuffler cette magie, cette folie douce et puissante à la fois qui rend ses musiques totalement addictives. Il est indéniable que les films du grand Miyasaki sans lui ne seraient pas les mêmes.  (Profitez-en pour relire mon article sur la musique classique au cinéma )

Les films de Miyasaki à voir absolument  :

  • pour les petits (de 5 à 9-10 ans)
    • Mon Voisin Totoro
    • Kiki La Petite Sorcière 
    • Ponyo sur la falaise
  • pour les plus grands (à partir de 10 ans et jusqu’à l’âge adulte !)
    • Princesse Mononoké
    • Le voyage de Chihiro
    • Le Château dans le Ciel
    • Le Château ambulant 

 

D’autres films à découvrir à l’étranger !

Dans un genre totalement différent,  Wallace et Gromit, dont je parlais plus haut, sont deux personnages de courts et longs métrages d’animation créés par l’anglais Nick Park. Ils racontent les aventures rocambolesques d’un inventeur génial, amateur de crackers et de fromage (Wallace) et de son chien, particulièrement intelligent (Gromit). Les films utilisent la technique de l’animation en pâte à modeler : tous les personnages sont en plasticine (pâte à modeler non séchante) et les scènes sont animées image par image (stop motion). Avec cette méthode, l’équipe de Nick Park parvient en moyenne à enregistrer 2 secondes de film en une journée de travail (pour 24 images par seconde). La réalisation est, de ce fait, très longue.

Souvent salués par la critique et récompensés de trois Oscars pour leur inventivité et leur humour so British, leur succès a donné lieu à plusieurs courts métrages, des publicités et un long métrage. Aussi drôle pour les parents que pour les enfants !

Wallace est souvent habillé de la même façon : chemise blanche, pull vert, pantalon marron et cravate rouge. Très connu par son amour pour le fromage et les crackers, il boit essentiellement du thé et du vin de Bordeaux. Cet inventeur tête en l’air crée des inventions qui fonctionnent rarement comme prévu !  Gromit est un chien de race imaginaire à la fois intelligent, gentil et sensible. Il aime lire, prépare les repas de son maitre et l’aide parfois à construire ses inventions, mais il ne parle jamais.

A voir, les courts métrages et un long métrage :

  • Une grande excursion (A Grand Day Out)
  • Un mauvais pantalon (The Wrong Trousers)
  • Rasé de près (A Close Shave)
  • Sacré Pétrin (A Matter of Loaf and Death)
  • Le Mystère du Lapin-Garou (The Curse of the Were-Rabbit)

Et dans le même genre, du même réalisateur (mais sans Wallace et Gromit), il faut voir l’extraordinaire :  Chicken Run.

 

Passons aux français de l’animation !

Tout comme je ne peux pas être exhaustive sur les réalisateurs étrangers, je ne le serai pas pour les français. Je mettrai juste en avant dans cet article un réalisateur national  incontournable !

A 75 ans, Michel Ocelot a gardé son âme d’enfant. Doué d’une imagination débordante et d’un véritable talent de conteur, il est l’un des réalisateurs de films d’animation les plus remarquables de ces dernières années, reconnu au plan international !

De l’Afrique au Moyen-Orient, en passant par la Russie, les histoires de Michel Ocelot nous font voyager bien au-delà de nos frontières. Influencé par la tradition orale, le réalisateur aime par-dessus tout raconter aux enfants des récits, beaux et durs à la fois.

Pourtant, il a eu du mal à imposer ce style poétique et humaniste qui est aujourd’hui son signe distinctif. Il se lance dans l’animation dès les années 1970, mais il faudra attendre 1998 pour que le petit personnage de Kirikou lui apporte la notoriété.

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Papier découpé, animation colorée, décors soignés… Chacune de ses oeuvres est singulière et unique autant sur le fond que sur la forme. Organisez-vous une séance de rattrapage avant de découvrir son dernier opus sur grand écran : Dilili à Paris !

Les films à voir en priorité :

  • Kirikou et la Sorcière (qui a reçu une trentaine de prix et récompenses)
  • Princes et Princesses (en ombres chinoises d’une finesse incroyables ! Il utilise la technique du papier découpé)
  • Kirikou et les Bêtes sauvages
  • Azur et Asmar (dont je parlais dans cet article, un film en 3D et images de synthèse sublimes)
  • Kirikou et les Hommes et les Femmes
  • Dilili à Paris (sortie octobre 2018)

 

J’en finirai là pour aujourd’hui, mais d’autres articles suivront sur ce vaste sujet ! Peut-être même des fiches techniques, si cela vous intéresse !

Pour conclure, n’oublions pas que nous sommes toujours, même adultes, de grands enfants face à un écran de cinéma ! Car le cinéma, reste, dans la plupart des cas, un art presque forain de l’illusion et de la magie, et que si nous y allons, c’est pour nous y émerveiller, quelque soit notre âge ! Et que le cinéma pour enfants est aujourd’hui conçu pour intéresser aussi la part adulte en nous ! Donc n’hésitez pas à aller voir des films « pour enfants » !

N’hésitez pas à partager en commentaires vos souvenirs, vos émotions ou vos passions cinématographiques !

 

 

3 commentaires

    • Merci Annie ! J’ai eu de mal à m’y remettre et en particulier sur ce sujet si vaste et qui me tient tout particulièrement à coeur, je ne savais pas par où commencer ! Et faire le tri dans tout ce qu’il y a à dire était vraiment difficile ! J’ai mis trois semaines à l’écrire ! Ouf ! je suis contente qu’il t’ait plu et je vais essayer de reprendre un rythme régulier ! A bientôt donc ! Bises, Géraldine

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