Un bon bol d’air !

Le syndrome de manque de nature !

Entrons sans transition dans le vif d’un sujet récent, mais qu’il me semble important de mentionner au début de cet article !

En 2005, Richard Louv, un journaliste et auteur américain, a publié le résultat d’une longue enquête : Last Child in the woods (Le dernier enfant dans les bois). Il y développe le concept de nature-deficit disorder, traduit en français par « syndrome de déficit de nature ».

Selon le docteur Melissa Lem, médecin de famille, membre du corps professoral au département de médecine familiale et communautaire de l’Université de Toronto et membre de l’association canadienne des physiciens environnementalistes :

« Passer du temps dans la nature est essentiel au bon développement de l’enfant, sur le plan psychologique autant que sur le plan physique. Certains chercheurs affirment même qu’une dose quotidienne de nature puisse prévenir et traiter de nombreux troubles médicaux. »

Elle cite des études concernant, par exemple:

  • L’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH): 5 à 10% des enfants au Canada,
  • La prise de poids et l’obésité: un enfant canadien sur quatre,
  • L’hypertension, le diabète et les problèmes liés au cholestérol, à la hausse parmi les jeunes canadiens,
  • La myopie, l’asthme, la dépression
  • Des retards au plan du développement d’habiletés motrices et d’aptitudes sociales.

De notre côté de l’Atlantique, de nombreuses études mettent aussi en évidence des problèmes de santé liés au manque d’activité physique et de relation à la nature.

En 2008, un rapport de Birdlife international sur Le bien-être grâce à la nature dans l’Union européenne a synthétisé plusieurs de ces études. La santé et le bien-être sont en jeu, tant sur le plan physique que psychique, et les enfants sont particulièrement touchés.

Vous pourrez trouver le dossier très complet et passionnant sur le syndrome de manque de Nature ici.

***

Libérez les enfants !

« Nous nous scandalisons, à juste titre, de ces élevages d’animaux hors sols, veaux, poulets, chèvres enfermés, grillagés, en batterie, sans accès à l’espace et à la lumière du jour. Et nous ne hurlons pas lorsque notre société fait – et de plus en plus – l’élevage de nos gamins en batterie, enfermés, grillagés, sans accès à l’espace et au soleil », déplore l’auteur-éducateur Louis Espinassous, l’inventeur du métier d’ « éducateur nature » et auteur du livre Pour une éducation buissonnière, Saint-Claude-de-Diray, Hesse, 2010.

« Parce que nous manquons de temps, de confiance en nous, et que nous craignons le monde extérieur, nos enfants passent désormais la majorité de leur temps libre à l’intérieur, dans des activités structurées et sous la supervision d’adultes. » Marie Gervais, auteure du livre La famille buissonnière, Paris, Delachaux et Niestlé, 2016.

 

 

Capture d'écran 2018-02-22 14.33.12
De nos jours, les enfants passent en moyenne moins de temps à l’extérieur qu’un détenu de prison (Selon une étude réalisée en ligne par Edelman Intelligence, institut d’études indépendant, en février-mars 2016, auprès de 12 170 parents de 10 pays différents.) Afin d’attirer l’attention sur ce phénomène, Skip a créé « Libérez les Enfants » : un film qui pousse à la réflexion et encourage les parents à favoriser les jeux en plein air avec leurs enfants. Pour en savoir plus sur la campagne « Libérez les Enfants » et découvrir tous les bienfaits du jeu en plein air, rendez-vous sur : https://www.skip.fr.

Je vous laisse regarder cette vidéo à la suite cet article ! En dehors du fait qu’il s’agisse d’une publicité pour une marque de lessive, l’étude qu’ils ont mené et le message transmis est intéressant quand on réfléchit à nos méthodes d’éducation actuelles.

« Mon enfant fait du sport ! Il respire ! »

Avec le sport, les hommes du XXe siècle pensaient avoir trouvé la parade au manque d’oxygène. Nous avons même créer un Ministère des Sports ! Sans nier l’importance de l’effort physique, on ne peut oublier que le sport s’inscrit aujourd’hui partout dans l’idéologie de la compétition. Mais surtout, force est de constater que, dans le sport, la contemplation des paysages, l’arrêt sur la diversité des plantes, la connaissance des arbres et l’expérience des marées sont quasiment nuls. La faune et la flore ne veulent rien dire.

entrainement-velo-enfant-2
Est-ce qu’il a le temps de contempler les fleurs du bord du chemin ?

Le sport ou l’exercice physique s’apparentent à du défoulement, et beaucoup sont rassurés sur l’état psychique de l’enfant dès lors qu’il « fait du sport ». Sauf que ce n’est en rien un projet éducatif environnemental : le sport contribuerait plutôt au désert généralisé de nature quand il ne s’accompagne pas du plaisir de la marche lente, du bonheur de contempler les étoiles ou de se perdre dans ces cathédrales naturelles que sont les forêts. Trop souvent, ce n’est qu’un succédané de l’agitation quotidienne, un vide qui se substitue à un autre vide.

Donc, prenons l’air!

Mais revenons maintenant au sujet de mon blog : la culture générale à hauteur d’enfant !

Je constate souvent que mes élèves en savent plus sur le Manchot Empereur de Terre Adélie ou le Panda roux de Birmanie, que sur le petit oiseau (une Mésange bleue) qui sautille sur la branche de l’arbre (un Tilleul) ou sur l’insecte rouge et noir (un Gendarme, aussi nommé « Cherche Midi » ou « Suisse ») qui se promène au pied du dit Tilleul… car le Gendarme aime le Tilleul, sachez-le !

Pourquoi cela me semble-t-il faire partie de la culture générale d’un enfant ?

Parce que c’est bien de connaitre les animaux et plantes du bout du monde, mais c’est aussi important de connaitre ce qui nous entoure, qui est sous nos yeux, au quotidien ! Et je trouve déplorable de rencontrer un adulte qui ne connait rien à la nature et qui sort des bêtises grosses comme lui, dès qu’il chausse des bottes en caoutchouc pour une balade à la campagne ou en bord de mer !

Connaitre et savoir reconnaitre quelques plantes et animaux domestiques, sauvages, mais aussi urbains, c’est à la portée de tous !

Il y a des rossignols qui chantent les soirs d’été sur les grands boulevards bordés d’arbres, qui les écoutent ? Qui sait les reconnaitre ? Et l’arbre dans lequel il s’est abrité, qui saura dire si c’est un platane, un érable ou un tilleul ? Les fleurs des jardinières municipales sont-elles des pensées, des soucis, des marguerites ?

Savez-vous qu’il y a des ruches à Paris et qu’elles produisent un miel délicieux ? Pourquoi des ruches en ville ? Car les abeilles y vivent mieux : les températures y sont légèrement plus élevées et les traitements phytosanitaires n’y sont pas aussi lourds que dans les campagnes, les floraisons y sont plus régulières et permettent un « butinage » plus long et sur une diversité de fleurs plus étendue. Et le miel parisien est devenu un miel de grande qualité. Sachez que des rencontres avec le public sont programmées au moment de la récolte de miel en juin et en septembre !

Même un enfant des villes a accès à la nature !

Dans les parcs, les espaces verts et parfois même des jardins potagers pédagogiques ! Il aura aussi la possibilité de faire des activités nature si vous l’inscrivez dans un club ou une association d’éducation populaire !

Le meilleur « club nature » que je connaisse est encore le scoutisme, même si j’en entends déjà ricaner… Sachez que le scoutisme, en plus d’emmener vos enfants dans la nature, est porteur de valeurs citoyennes et solidaires. (Pour la petite histoire, c’est entre autres grâce à Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux Olympiques modernes que le scoutisme a été introduit en France.)

En tant qu’associations de jeunesse et d’éducation populaire, les six mouvements du Scoutisme français sont agréés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et sont reconnus d’utilité publique. Les animateurs sont formés BAFA, BAFD et au secourisme. Et si cela peut vous rassurer, il y a aussi des normes à respecter pour les camps d’été !

Alors, tous les enfants n’aiment pas le scoutisme, c’est un fait ! Mais si on n’essaie pas à cause d’a priori démodés, on risque de passer à côté d’une expérience de vie extraordinaire !

EEUDF
En devenant scout, guide, éclaireuse ou éclaireur, l’enfant participe à des activités, prend sa place dans une équipe, imagine et joue, expérimente… Entre vie dans la nature, jeux, cuisine au feu de bois, explorations, services et veillées, il développe ses talents, s’engage dans des projets, grandit !

 

 » Il faut cultiver notre jardin !  » – Voltaire – Candide

Faire du jardinage, c’est à la portée de tous ! Dans un jardin potager à la campagne, c’est idéal, mais c’est tout à fait possible en ville aussi ! Certaines municipalités mettent à disposition pour presque rien, des petits jardins de ville, lopins de terre sauvés du béton ! De nombreuses villes proposent des ateliers jardinages pour les petits et les grands.

Vous pouvez aussi cultiver des fleurs et certains légumes ou fines herbes dans une jardinière sur votre fenêtre ou balcon ! Il existe maintenant d’innombrables livres et sites, parfois même destinés aux enfants, qui donnent des conseils pour démarrer un jardin « en bacs » ou en « carrés » !

ete-comment-initier-son-enfant-au-jardinage-istock-com-nkarol-204-1499159304
Le principal, c’est que votre enfant « cultive » son intérêt pour la nature, pour la Vie !

Des revues qui cultivent l’amour de la Nature

Un autre moyen de lui donner des connaissances précises sur la Nature, c’est de l’abonner à un magazine mensuel sur les animaux et les plantes « de chez nous ». Je vous recommande ceux-ci :

La Hulotte…Un incontournable des terriers !

Pédagogique, humoristique mais intraitablement sourcilleuse quand il s’agit de sa documentation, la Hulotte est diffusée en France, en Belgique, en Suisse et dans plus de 70 autres pays.

Elle ne sort plus qu’épisodiquement, mais c’est un petit journal extrêmement documenté, magnifiquement illustré à la plume et très drôle! Issu de ce petit (mais costaud) magazine, il exite le club des CPN (Connaitre et Protéger la Nature) qui existe dans le monde entier ! Vous pourrez trouver le plus proche de chez vous grâce à cette carte !

 » Ni magazine, ni livre, la Hulotte est un documentaire qui se lit comme une fiction ; dévorée par les enfants et dégustée par les adultes ; destinée aux néophytes comme aux scientifiques de haut vol ; diffusée à plus de 160 000 exemplaires sans être distribuée ni en kiosque ni en librairie ! Imaginez une petite revue, d’un format 15 x 22 cm, une quarantaine de pages et deux agrafes centrales, intérieur noir et blanc. Et puis… des dessins naturalistes époustouflants d’émotion et de précision, une histoire héroïcomique truffé de révélations extraordinaires et rigoureusement exactes sur la vie des animaux, des fleurs et des arbres de nos régions […] »
Propos de Louis Espinassous – « AEIOU Juin 2004 »

 

La Salamandre

Il y a aussi « la petite Salamandre » ou « la Salamandre Junior » en fonction de l’âge de votre enfant. C’est un magazine plus moderne, avec des photos, peut-être moins de texte et moins détaillé que la Hulotte, mais qui plaira aux plus petits !

La revue nature et éducative des 4-7 ans : La Petite Salamandre aiguise la curiosité des enfants de 4 à 7 ans en leur proposant d’aller observer, écouter, toucher la nature sauvage « pour de vrai » et tout près de chez eux. Émerveillement garanti !
La revue les accompagne aussi dans l’acquisition de leurs compétences et respecte le rythme de leurs apprentissages : psychomotricité, apprentissage de la lecture, construction d’un savoir…
Une mascotte super rigolote : Sam la petite salamandre est une attachante bestiole noire et jaune qui se déplace de page en page. Sa mission principale : faire découvrir et aimer la nature aux jeunes lecteurs. À la fois enthousiaste et coquine, elle expérimente, émet des hypothèses, les vérifie… comme le font les enfants !

 

 

Plum ! (Un petit nouveau, conseillé par une de mes lectrices en commentaire.)

PLUME_01_couv
Un tout nouveau magazine à découvrir !

Un magazine jeunesse (à partir de 8 ans) sur le bien-être et la nature en lien avec les 5 sens et les 4 éléments : eau, air, terre, feu.

Leur philosophie :
Respect de l’enfant. On prend l’enfant au sérieux et on a envie que les enfants se sentent bien en lisant Plum. Ouverture d’esprit, découverte, bienveillance !
Respect de l’environnement : écosystème local, impression Imprim’vert, pas ou peu de publicité, s’il y en a, elle est responsable.

Voici ce qu’ils disent d’eux : « Magazine de caractère et surprenant. Précieux, élégant, curieux, beau, poétique, engagé, fou et merveilleux ! » Et ils sont parrainés par Philippe Meirieu… A tester, donc ! Allez faire un tour sur leur site !

 

Une formation pour devenir « Passeur de Nature »

Enfin, si vous êtes très motivé(e)s, je ne saurais trop vous recommander le site eveil-et-nature.com qui propose des outils, des ateliers, mais aussi une formation par internet pour apprendre à accompagner vos enfants dans la nature, à proposer des activités de découverte, basées sur les cinq sens, et plein d’autres choses encore ! Les filles qui sont derrière le site sont formidables, compétentes, hyper dynamiques et motivantes ! C’est un plaisir à suivre ! Et je le sais, car je fais la formation !

Bravo à elles pour ce travail énorme et magnifique !

Capture d'écran 2018-02-23 14.03.02.png

***

Avant de vous quitter pour aller me balader dans la Nature, avec mes jumelles en bandoulière et mon petit sac à dos rempli d’une thermos de thé et de paquets de biscuits pour le goûter,  je vous propose un petit jeu pour évaluer vos connaissances !

Faites une liste de :

  • 10 oiseaux que vous sauriez reconnaitre à leur plumage, et pour les plus audacieux, à leur ramage !
  • 10 fleurs et/ou plantes, des champs ou des villes que vous sauriez reconnaitre à leurs pétales, et pour les plus audacieux, à leur parfum !
  • 10 fruits et légumes que vous avez cueilli dans la nature ou dans un jardin, et pour les plus audacieux, que vous avez fait pousser vous-mêmes !
  • 10 insectes qui vous sauriez reconnaitre et nommer, et pour les plus audacieux, en précisant leur mode de reproduction et leur alimentation !
  • 10 animaux des champs et de villes que vous sauriez reconnaitre et nommer, et pour les plus audacieux, en précisant leur mode de reproduction et leur alimentation !

A bientôt pour de nouvelles aventures culturelles !

4 commentaires

Laisser un commentaire